Finance

Génération la plus efficace pour économiser de l’argent : une analyse comparative

À la caisse du supermarché, les regards s’affrontent : un adolescent pianote frénétiquement entre ses applis de cashback, pendant que son grand-père, imperturbable, tend ses coupons soigneusement découpés. Deux mondes, deux écoles. Mais, sous ce duel silencieux, une question tenace : qui, des connectés ou des fidèles du carnet d’épargne, remporte la partie de l’économie du quotidien ?

Oubliez les caricatures : chaque génération dissimule ses propres ruses pour préserver son porte-monnaie. Derrière chaque ticket de caisse, c’est une stratégie qui s’exprime, nourrie par l’époque, la technologie et parfois l’éducation familiale. Digital natives contre adeptes du livret A, chacun avance ses pions : alors, qui parvient vraiment à tirer le meilleur parti de ses euros ?

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Qui épargne le mieux ? Panorama des habitudes générationnelles

La question traverse les âges et s’invite à chaque repas de famille : quelle génération sait le mieux économiser ? Les dernières études signées BuzzPress et Yomoni dessinent un paysage nuancé, loin des clichés. Le taux d’épargne atteint près de 17,6 % au deuxième trimestre 2024, preuve que la prudence domine face aux aléas économiques. 62 % des Français affirment vouloir mettre de côté, quitte à serrer la vis sur certains postes : l’inattendu et les projets de vie restent des moteurs puissants.

  • Génération Z (née après 2000) : 61 % sont prêts à revoir leur train de vie, mais seuls 43 % réussissent à épargner chaque mois. Autonomie, multi-comptes et coupes franches sur l’alimentation : ils ne laissent rien au hasard.
  • Millennials (1980-2000) : plus de la moitié (52 %) épargne régulièrement, n’hésitant pas à sacrifier les vacances (59 %) pour avancer sur leurs projets.
  • Génération X (1965-1980) : 51 % mettent de côté chaque mois, optant pour moins de loisirs et de voyages pour garantir leur équilibre financier.
  • Baby-boomers (1946-1965) : 57 % épargnent mensuellement, 63 % consentent à des coupes, surtout sur les déplacements et les séjours. Leur boussole ? Rester à l’abri du moindre imprévu (48 %).

Les plus jeunes misent sur la technologie et la pluralité bancaire ; les aînés, sur la constance et la prévoyance. Un fait marquant : 91 % des familles transmettent les bases de la gestion budgétaire dès l’enfance. Plus qu’une question de moyens, épargner relève d’un choix, d’un arbitrage permanent entre envies et nécessité d’anticiper.

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Quelles différences d’efficacité face à l’économie selon l’âge ?

Si l’on gratte le vernis des statistiques, les écarts d’efficacité plongent leurs racines dans l’histoire sociale et les outils à disposition. La Banque de France note la progression générale du taux d’épargne, mais l’égalité des chances, elle, peine à s’imposer. L’OCDE rappelle ce chiffre abyssal : il faudrait 180 ans à un jeune issu d’un milieu modeste pour atteindre le revenu moyen. De quoi relativiser la concurrence entre générations.

Les plus jeunes, armés de solutions digitales et de la multi-bancarisation, réinventent la stratégie : comptes éparpillés, applications de gestion, comparaisons instantanées des offres. Les millennials, eux, traquent le meilleur rapport qualité-prix et osent challenger leur banquier. Les générations précédentes restent fidèles à leurs livrets, à l’assurance vie et à la rigueur budgétaire.

  • La Banque de France s’implique dans l’éducation financière dès l’école.
  • La Caisse des dépôts prévoit une stabilisation des taux d’intérêt pour 2025, ce qui pourrait redonner de l’air aux épargnants.
  • La Banque Centrale Européenne annonce une baisse graduelle des taux directeurs, un coup de pouce pour les produits d’épargne à court terme.

La période post-Covid, l’explosion des services numériques et l’accès facilité à l’information ont fait évoluer la donne : comparaison, transparence, exigence — les banques et assureurs sont sommés de s’adapter à des clients plus avertis et plus mobiles que jamais.

jeunes économistes

Conseils et pistes d’inspiration pour améliorer sa propre stratégie d’épargne

La gestion autonome s’impose, portée par des applications bancaires qui rivalisent d’ergonomie et une concurrence qui bouscule les acteurs historiques. Charlotte Thameur le souligne : l’éducation financière reste trop discrète, alors qu’elle devrait s’imposer comme un réflexe collectif. Pourtant, maîtriser les outils numériques, comparer activement les offres, traquer les frais cachés : voilà ce qui fait la différence.

  • Tournez-vous vers les banques en ligne : frais allégés, interfaces claires, gestion simplifiée.
  • Passez régulièrement au crible les taux des livrets et les conditions des contrats d’assurance vie : certains établissements revalorisent leurs offres pour séduire les jeunes actifs.
  • Ciblez le poste le plus lourd de votre budget : comme la génération Z et les millennials, mieux vaut réduire la restauration ou les loisirs que rogner sur l’épargne.

À l’arsenal des solutions, s’ajoutent désormais le paiement fractionné (BNPL : Klarna, Oney, Alma, BNP Paribas, Afterpay), qui étale les dépenses sans crédit classique, et les prêts à la consommation digitalisés (Youdge, Cofidis, Floa, Younited) : plus de choix, mais aussi plus de vigilance sur la transparence et les taux réels. Les régulateurs comme la Banque de France, l’ACPR ou l’ORIAS surveillent ces nouveaux venus, mais la première protection reste la lucidité de chacun.

L’expérience des baby-boomers l’illustre : la régularité et la discipline de l’épargne ont encore de beaux jours devant elles, peu importe la technologie. En fin de compte, transmettre les bons réflexes et savoir faire évoluer sa stratégie selon l’âge et la conjoncture, c’est sans doute là que réside la véritable efficacité.

Reste alors cette image : une main qui glisse quelques pièces dans une tirelire, une autre qui valide un virement sur smartphone. Deux gestes, une même quête : celle, obstinée, de l’équilibre financier.