
En France, un contrat d’accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH) ne garantit jamais un temps plein, même après plusieurs années d’expérience. Le recrutement passe par une sélection sur dossier et entretien, mais l’accès au métier reste souvent conditionné par la possession d’un diplôme spécifique ou d’une expérience auprès de publics vulnérables. Les missions varient selon le type d’accompagnement, l’établissement et les besoins identifiés par la Maison départementale des personnes handicapées. Les perspectives d’évolution professionnelle demeurent limitées, malgré une demande croissante.
Plan de l'article
AESH en France : un métier clé pour l’inclusion scolaire
Dans les classes, du primaire au lycée, la présence d’un aesh bouleverse la donne pour de nombreux élèves en situation de handicap. Ce professionnel ne se limite pas à assister : il joue un rôle moteur pour l’inclusion et rend possible la scolarisation de jeunes qui, sans ce soutien, risqueraient l’isolement. Les chiffres du ministère de l’Éducation nationale montrent que le nombre d’accompagnants continue d’augmenter, signe d’une volonté d’ouvrir toujours davantage l’école à tous.
Au quotidien, l’aesh ajuste le travail scolaire, facilite l’accès aux savoirs, accompagne les déplacements, soutient les échanges et encourage l’autonomie. Son rôle s’inscrit dans une vision d’école inclusive, défendue par les lois et portée par les familles. Parfois très discrètes, ses actions transforment pourtant l’expérience scolaire d’un enfant en situation de handicap.
L’aesh travaille aussi bien auprès d’un seul élève qu’au sein d’unités localisées pour l’inclusion scolaire (ulis). Les formes d’accompagnement sont diverses, en voici quelques exemples :
- Soutenir la prise de notes, aider à utiliser du matériel adapté, faciliter les relations avec les autres élèves.
L’école, lieu de transmission et d’égalité sociale, se renforce grâce à l’implication de ces accompagnants éducatifs.
Ce métier ne relève pas de la simple assistance. Endosser la fonction d’aesh, c’est tester la capacité de l’école à s’adapter à chaque élève, avec ses besoins propres. Les conditions de travail, la reconnaissance et l’accès à la formation restent des défis majeurs. Mais une chose saute aux yeux quand on regarde la réalité du terrain : sans l’aesh, l’inclusion reste un vœu pieux.
Quelles missions et compétences distinguent l’accompagnant d’élèves en situation de handicap ?
Le rôle de l’accompagnant d’élèves en situation de handicap se joue souvent loin des projecteurs, mais il est déterminant. Il va au-delà d’un simple soutien : cet accompagnement quotidien s’adapte à chaque élève. Objectif : ouvrir la scolarisation à chacun, tout en reconnaissant la singularité de son chemin.
Des missions multiples, au plus près des élèves
Au fil des semaines, les tâches d’un AESH sont nombreuses et ciblées. Voici ce que cela recouvre :
- Faciliter les échanges entre l’élève, ses camarades et les enseignants.
- Adapter les activités ou les supports pour compenser une situation de handicap.
- Soutenir la participation aux activités collectives, mais sans faire à la place de l’élève.
- Favoriser l’autonomie, par un accompagnement individualisé respectueux du rythme de chacun.
À la fois dans les classes ordinaires et dans les dispositifs ulis, l’accompagnant éducatif et social s’appuie sur plusieurs qualités, indispensables dans ce métier :
- Patience, discrétion, grand sens de l’observation.
- Capacité à reformuler ou clarifier, à faire le lien, et à faire face paisiblement à des situations parfois délicates.
La fiche métier met l’accent sur plusieurs compétences qui permettent de s’adapter aux besoins :
- Compréhension des différents troubles, adaptation des gestes, maîtrise des projets personnalisés de scolarisation.
Ainsi, l’accompagnant devient un véritable relais pour la réussite scolaire et le bien-être de chaque jeune dans la classe.
Devenir AESH : quelles formations et démarches pour accéder à ce métier ?
Devenir accompagnant d’élèves en situation de handicap appelle des choix précis et une certaine rigueur :
- La formation et le recrutement relèvent du ministère de l’Éducation nationale.
- Aucun concours n’est demandé à l’entrée, mais une condition existe :
- Soit le baccalauréat, soit une expérience d’au moins neuf mois auprès de personnes vulnérables.
- Le parcours valorise le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES), spécialité « inclusion scolaire ».
- Ce diplôme, acquis après une formation spécifique, valide une solide connaissance du public accompagné et des méthodes adaptées.
- La reconnaissance de l’expérience terrain est possible avec la VAE (validation des acquis de l’expérience).
- L’accès au métier se fait via un dossier transmis aux services départementaux de l’Éducation nationale. Les offres d’emploi sont publiées sur les sites académiques. Le recrutement débouche d’abord sur un CDD, renouvelable, puis un CDI est envisageable après plusieurs années. Une phase d’intégration et des sessions de formation continue complètent la prise de poste.
L’exercice du métier suppose une réelle souplesse d’esprit et le goût de se renouveler :
- Écoute, engagement personnel et envie d’apprendre dans la durée.
- En devenant AESH, on combine formation, exercice quotidien et valeurs fortes, mises au service de l’inclusion.
Perspectives d’évolution et ressources utiles pour les futurs AESH
L’accompagnant d’élèves en situation de handicap agit chaque jour pour renforcer l’égalité et la solidarité à l’école. La rémunération, souvent indexée sur le smic, évolue lentement. Certaines académies apportent des primes et indemnités selon le parcours ou l’ancienneté. La reconnaissance évolue doucement, mais la formation continue gagne en qualité et en diversité.
L’expérience acquise en tant que aesh offre des passerelles vers d’autres secteurs :
- Auxiliaire de vie scolaire,
- Accompagnant éducatif et social,
- Métiers du secteur médico-social.
Pour évoluer ou changer d’orientation, il existe le CPF (compte personnel de formation) et les dispositifs de transition professionnelle, utiles pour suivre de nouvelles formations répondant aux besoins identifiés sur le terrain. L’Éducation nationale développe aussi des formations continues afin d’affiner les compétences, au service d’élèves toujours plus divers.
Pour préparer au mieux son entrée dans le métier, voici quelques pistes à explorer :
- Les pages officielles des services départementaux de l’Éducation nationale,
- Les associations spécialisées autour du handicap,
- Les réseaux d’accompagnants ou syndicats qui partagent conseils et expériences autour de la réalité quotidienne du métier.
Embrasser cette voie, c’est affirmer que chaque élève mérite sa place à l’école. Chaque accompagnement, chaque pas franchi ensemble, montre à quel point l’inclusion repose sur le courage et l’implication de ces professionnels. L’école bouge, en silence parfois, grâce à ceux qui, chaque jour, ouvrent le champ des possibles.